Le contexte

L’ouverture des données de la recherche ou Open Research Data consiste à mettre en libre accès les données issues d’un projet de recherche.

La volonté d’ouverture des données de la recherche est liée à plusieurs mouvements :

  • La science ouverte (Open Science), qui comprend le libre accès (Open access), les données ouvertes (Open Data), l’évaluation ouverte par les pairs (Open Peer Review), la science participative ou citoyenne (Citizen Science).
  • L’ouverture des données (Open Datapromue par des administrations publiques engagées dans l’Open Government Data et des acteurs privés. 
  • Les mouvements citoyens des communs (Commons) de la connaissance, des logiciels libres (Free Software Movement), du code source ouvert (Open Source)…

Le mouvement mondial en faveur de la Science Ouverte se développe depuis une trentaine d’année avec l’arrivée d’Internet. Le web a favorisé la concentration de l’Edition, ce qui a eu pour effet, l’augmentation des coûts de la diffusion internationale de la science, au détriment des financements de la recherche qui ont été captés par ces oligopoles. En réaction, des initiatives ont été prises un peu partout, pour développer d’autres manières d’échanger entre les communautés scientifiques, pour reprendre la maîtrise de la diffusion de la production scientifique.

Le terme de Science Ouverte recouvre beaucoup de domaines différents. Source : Knoth, Petr; Pontika, Nancy (2015): Open Science Taxonomy. figshare. Figure.

(https://doi.org/10.6084/m9.figshare.1508606.v3)

Avec l’augmentation exponentielle du nombre de données numériques traitées par les chercheurs, et pouvant circuler facilement, il est essentiel de partager les bonnes pratiques de gestion de ces données entre acteurs de la Recherche.

Mais ouvrir ses données dans le respect de son projet (cad les données brutes ou analysées, les textes, les codes informatiques …), ce n’est pas simple et cela prend du temps ! Cela nécessite des compétences administratives, juridiques et techniques :

  1. Respecter les obligations liées aux financements européens, français et aux politiques des établissements.
En France
  • En 2018, le Plan national pour la science ouverte annoncé par Frédérique Vidal, rend obligatoire l’accès ouvert, pour les publications et, dans une certaine mesure, pour les données issues de recherches financées par appels à projets sur fonds publics. Un COmité pour la Science Ouverte (COSO) est mis en place pour soutenir les initiatives majeures de structuration du paysage concernant les publications et les données.
  • L’ANR dans son plan d’action 2019« demande à ce que les publications consécutives aux projets qu’elle finance, soient déposées en texte intégral dans une archive ouverte, et imposera de plus un plan de gestion des données (DMP) pour les projets financés à partir de 2019 ».
En Europe
  • A partir de 2017, le libre accès aux données devient une obligation pour tous les nouveaux projets européens financés dans le cadre d’Horizon 2020.

2. Appréhender les outils et formats permettant de bien ouvrir ses données afin qu’elles soient réutilisables par tous

Il s’agit ainsi d’une démarche transdisciplinaire qui ne relève pas uniquement de la responsabilité des chercheurs mais concerne spécialistes en traitement de données, information documentaire, juristes, informaticiens, experts en valorisation et montage de projets … et elle se réalise dans l’univers numérique en perpétuelle mutation.

« Les données doivent être aussi ouvertes que possibles, et fermées autant que nécessaire ».

L’ouverture des données garantit l’intégrité, la transparence et la qualité des données. C’est un moyen de rendre davantage visible la Recherche, et de valoriser, ses travaux et résultats.